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NOIRS SOLAIRES

2020

Exposer de l’entre-aperçu, du flou, de l’évasif, du tremblé , de l’indéfini…

 

Pour cela ne jamais éclairer. Mettre le numérique en défaut, lui faire rendre gorge de ce que la bête capture…

 

De nuit si possible, lui faire cracher de l’imprécis. : un oeil de Vierge du Moyen-Age, une fado-fantôme,  sa gorge,  ses mains et ses escarpins…

 

Chercher, chercher, éviter l’évidence. Tâtonner vers ce qui n’est pas offert à voir. Là, c’est une  femme noire à l’image déchirée au travers de la vitre du métro parisien.  Le reflet des seins zébrés de Lee Miller par Man Ray exposés à l’Ermitage de Lausanne. Deux mamies-pot-de-fleur à la fenêtre face à la lune. Un(e) anonyme signalant sa dépression en chantier.

 

Inverser matière blanche et matière noire. Rendre noire la lune et laiteuse la nuit. Ancrer ses scintillements dans l’océan immaculé. En isoler quelques uns pour les forcer à jeter leur encre et signer leur présence…

 

Occulter les blancs, solariser les noirs : une herbe géante au mille élancées, une grosse amarre terriblement décordée, un crabe fuyant sous l’eau de la marée, de l’encre de seiche qui bascule sur le béton d’un quai.

 

Et l’existant ? Faut aussi l’encrer pour le croire: Du réel emballé, du gasoil dans un caniveau-mot,  le sans-bout d’un tunnel, le dur d’une architecture blessant le ciel…

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