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LUBIES BLEUES

2020

En 2017 pour l’exposition « Couleurs en cale » - après un long détour partant du maillot de bain bleu d’une gamine aimée il y a plus d’un demi-siècle, passant par Matisse, Yves Klein, et Bilal pour aboutir enfin aux femmes bleues du film Avatars -  j’avais expliqué que mon bleu à moi est une peau bleutée, une peau féminine blanche finement veinée, une peau que je ne connais pas, que je cherche et qui se cache dans l’empire des bleus. Le bleu d’une peau étrangère, complètement inconnue et que je sais vivante...

 

Les bleus sont donc ancrés profondément en moi mais je ne pensais pas y revenir si tôt. Et puis une lubie m’est venue. Une lubie, c’est une envie déraisonnable, une toquade extravagante, une idée capricieuse…

 

Pour être plus précis, le besoin pressant s’est fait sentir de passer de ce qui est ancré en bleu en moi à ce qui pourrait être encré bleu sur du papier.  Je me suis mis  en quête de mes bleus et de tout ce que je pouvais métamorphoser en bleus. Certains jaunes que j’aimais en ont fait les frais. Hop ! Je les ai basculé dans le négatif, sans sourciller, sans l’ombre d’un scrupule. Les bleus obtenus ont été ensuite triturés sans retenue. Murs, plage, cloître, fleurs, rivières, océans, affiches…, tout ce qui contenait des bleus ou des jaunes dans mes archives, tout ce qui était jouable, est entré dans la spirale de cette lubie d’ancrer mes bleus intérieurs à l’encre dans le visible.

 

Cette lubie est passée. Elle a laissé une trentaine d’images. Je ne sais pas ce qui les a sélectionnées. Ni pourquoi celles-là plus que d’autres.  Le fait est que je suis loin, très loin du bleu de la peau finement veinée évoquée il y 4 ans. Je crois que l’impérieux désir d’encrage de mes ancrages a fait le travail. A moins que mes bleus à l’âme soient bien plus denses et plus étendus que le halo d’une peau  légèrement bleutée…

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